mercredi 27 mai 2020

Budo et origine de la martialité en Aïkido


Budo et origine de la martialité en Aïkido.


L’aïkido, issue des budo modernes, est-il un art de la guerre par nature ou plutôt une méthode éducative ? Est-il opposé au Bujutsu et aux Ryuha Bugei ?

Bu : martial, militaire, guerrier, chevalier
Jutsu : technique, habileté, science
Bujutsu : techniques martiales

Les budo modernes (judo, karaté, aïkido, kendo…) sont les héritiers des Bujutsu (jujutsu, aïkijutsu, Kenjutsu…). Le terme Budo est apparu à l’ère Meiji (1868-1913) signifie la voie du combat
Les bujutsu, techniques guerrières et les bugei art de la guerre développés durant le Moyen Âge se transformèrent au cours du temps, suite à trois phénomènes
1.     L’arrivée des armes à feu (teppo), venues de Chine au XIV siècle, puis généralisées au XVI siècle grâce aux Portugais.
2.     Deux siècles de paix interne de l’ère Edo (1600-1868) détourna les techniques de combat de masse vers des rixes individuelles. Le bushi devient samouraï.
3.     L’ère Meiji (1868-1913) vit disparaître le système féodal et la caste des samouraïs.

Mais à la fin du XIX et au début du XX, certaines personnes (Jigoro Kano, Morihei Ueshiba, Gichin Funagoshi entre autres) prennent conscience que les techniques guerrières peuvent jouer un rôle éducatif. C’est ainsi qu’ils transformèrent le jutsu en do. Les anciens bujutsu parfois nommé Koryu (ancienne école) tandis que les budo modernes sont qualifiés de gendai budo.

L’efficacité des bujutsu et budo

L’efficacité sur un champs de bataille, au Moyen-Âge japonais est une question de survie. Les bugei (homme de guerre) devaient pratiquer :

Bokkuto kenjutsu
Escrime sabre en bois
Iaijutsu
Art de dégainer et de trancher
Batto jutsu
Art de la coupe au sabre
Kyojusu
Art du tir à l’arc
Hei ho
Stratégie militaire
Najinatajutsu
Art de la hallebarde
Bojutsu
Technique du bâton
Juttejutsu
Technique de la barre en fer avec crochet
Kadachijutsu
Art du sabre court
Jujutsu
Art de la souplesse dans un combat à mains nues
Yoroi doshijutsu
Art du couteau qui perce les armures
Tessen jutsu
Art de l’éventail
Shuriken jutsu
Art de lancer des projectiles
Yawara jutsu
Lutte au corps à corps avec deux cylindres
Kusarigama jutsu
Art de la faucille (kama)
Sôjutsu
Art de la lance
Ken bujutsu
Art de l’escrime en combat réel


À l’ensemble de ces techniques, s’ajoutent les activités artistiques et autres bugei en fonction du rang social.
L’aïkido a conservé de nombreuses défenses contre les saisies de la main issues de la préoccupation des samouraïs de pouvoir dégainer leurs sabres. Aujourd’hui, les arts martiaux modernes, dont l’aïkido, n’ont plus besoin de la même efficacité qu’au Moyen-Âge. Les aspects purement martiaux sont absents ou peu pratiqués. Nous ne trouvons plus de travail contre plusieurs adversaires armés ou non, attaquant simultanément. Nous ne bossons plus les contres sur les attaques multiples (contre-attaque ; contre-prise (défense sur une contre-attaque) Nous avons abandonné l’étude d’un grand nombre d’armes et de l’étude de points vitaux ainsi que les 33 armes naturelles du corps humain.

Concept commun aux budo.

Cependant, les budo actuels, l'aïkido compris, sont issus de la même culture que leurs ancêtres les bujutsu. Ils avaient tous en commun la recherche de l’efficacité martial même si les objectifs entre budo et bujutsu ont changé. Nous trouvons donc des concepts communs à tous les budo :
Dojo, kata, Ki et kiai, kihon, Kumi-, kumite, kumijo et kumitashi, ma-ai, Omoté Ura, rei et reishiki, zanshin, metsuké Kokoro seme.


dimanche 19 avril 2020

Les Ukemi en aïkido

Les Ukemi.


Les Ukemi, ou roulades, ou chutes, sont, en aïkido, un moyen de limiter les impacts violents avec le sol. En aïkido, les immobilisations au sol sont synonymes de mort. Dans la plupart des cas les Ukemi servent à se reveler plus rapidement et en sécurité. C’est pour cette raison qu’on les enseigne dés le début de la formation de l’élève d’aïkido.

Se jeter au sol, même de manière volontaire et contrôlé, n’est pas un acte naturel. C’est pour cette raison, qu’en aïkido, nous devons apprendre et nous entrainer régulièrement. Les Ukemi développent plusieurs points positifs, pour aïkido. Ils permettent de se protéger, de travailler, de préparer son corps à bouger. L’Ukemi crée aussi une relation basée sur les sensations avec le partenaire.

Cet apprentissage est progressif. Au premier niveau, uke ne sait pas chuter. Sans le vouloir, il « fausse » le travail, car il ne sait pas bouger, ni tomber. Les techniques sont retenues. Avec l’entrainement et l’expérience, il va chuter de plus en plus. Il se met à suivre le mouvement de manière automatique. Cependant, l’aïkidoka ne doit pas s’emprisonner dans ce niveau. Il doit progresser, poursuivre son évolution. Dans le travail de l’aïkido, nous développons un échange entre Tori et Uke et la chute n’est pas une finalité obligatoire. Dans la technique, le pratiquant ne doit pas tout accepter. Il ne doit pas subir le mouvement technique. En tant que pratiquant d’aïkido, il nous faut comprendre la technique pour la suivre, la contrôler, la contrer ou chuter en fonction des sensations échangées.  

mercredi 1 janvier 2020

Nobuyoshi Tamura


Nobuyoshi Tamura 

Sensei aïkido-ka

Il est né le 2 mars 1933 à Osaka, au Japon. Il décède le 9 juillet 2010, à Saint Maximin, en France. De 1964 à 2010, il développa l’aïkido en France et en Europe. Son père était professeur de Kendo. Il découvrir l’aïkido, en 1952 grâce à Seigo Yamagushi. Ce dernier lui suggère de devenir uchi deshi (élève). Il intègre l’Aïkikaï Hombu Dojo (centre mondial de l’aïkido) le 5 aout 1952 et suit l’enseignement du Doshu Kisshomaru Ueshiba (fils du fondateur) et de Kisaburo Osawa. Rapidement, il devient disciple de O’sensei Ueshiba Morihei qu’il suit dans ses déplacements et ses démonstrations publiques.
Sensei Tamura, enseignant d’aïkido, arrive en France, en 1964 pour son voyage de noce. Il est accueilli à Marseille par sensei Noro et sensei Nakazono, deux maîtresd’aïkido. Il y étudia la pratique de l’aïkido, en France, au travers des associations. Il adhère à l’ACFA, créé par maître Noro. Il intègrera la FFJDA (fédération de judo) en 1971 et s’en séparera en 1985 pour fonder la FFAB (fédération française d’aïkido et budo).
En 1995, maitre Tamura construit le Shumeikan Dojo à Bras (l’aïkikaï européen). Depuis 19645 et jusqu’en 2010, Sensei Tamura organisa des centaines de stage en France, en Europe et dans le monde.

dimanche 8 décembre 2019

La tenue d'aïkido

La tenue d’aïkido

Le keikogi.
Keikogi signifie vêtement d’entrainement ; formé de keiko la pratique, l’entrainement, l’action et de gi vêtements, tenue. Nous utilisons parfois le terme dogivêtement de la voie.
Il se compose d’une veste et d’un pantalon en coton blanc ou écru pour le judo, le karaté et l’aïkido ou bleu indigo pour le kendo et le iaido.
En aïkido, il existe deux types de couleur, le blanc et l’écru. Les keikogis blancs sont préférables pour les passages de grade officiel. Les manches sont souvent plus courtes pour favoriser la saisie des poignets.
Comme pour tous les types de vêtements japonais, le revers gauche de la veste se place sur le droit. De cette manière, les individus pouvaient cacher facilement un tanto dans le repli. Quant aux défunts, ils étaient enterrés en croisant le revers droit du vêtement sur le côté gauche.

Le hakama
Le hakama est un pantalon large muni d’un dosseret. Il est formé de cinq plis sur le devant et de deux plis sur l’arrière. Il était porté par les nobles et les samouraïs. Les femmes portent aussi le hakama. Dans ce cas il est assorti au kimono.
Les hakamas utilisés dans les arts martiaux et en aïkido sont en coton ou en polyester. Ils résistent au travail dans les dojos. Les hakamas portés dans les cérémonies (mariage, diplôme…) sont souvent en soie. Ils sont fragiles et chers.
De nos jours, le hakama est essentiellement consacré à la pratique des arts martiaux (aïkido, kendo, iaido, kenjutsu, aïkijutsu…). Dans des pratiques il sert à cacher le mouvement de pied. Mais ce n’était pas son premier rôle. Lorsqu’il était porté par les samouraïs, lors des guerres, le hakama était souvent attaché ou coincé dans la ceinture.
Symbolique des sept plis.
Jin : bienveillance, générosité
Gi : honneur, justice
Rei : courtoisie, étiquette
Chi : sagesse, intelligence
Shin : sincérité
Chu : loyauté
Ko : pitié